Le sport pourrait, lui, rapporter gros. Notamment aux entreprises.
C'est en tout cas l'une des pistes de réflexion explorée lors de la conférence « Remettre les Français en mouvement », organisée par le think tank Sport et citoyenneté, dans les locaux du Sénat à Paris.Il s'agit de remettre en mouvement la moitié de la population française.
Des éléments tirés de l'étude européenne PASS, « L'activité physique au service de la société », ont montré à quel point la sédentarité et l'inactivité physique, en plus d'avoir un effet négatif sur la santé, impacte l'économie.
« Le coût de l'inactivité en Europe représente 80 milliards d'euros par an, c'est l'équivalent du coût de construction de 220 Stade de France », regrette Maxime Leblanc, responsable des affaires européennes chez Sport et citoyenneté. Une somme calculée sur la base de quatre maladies (diabète type II, maladies coronariennes, cancer du sein et cancer du colon) et des coûts indirects liés aux troubles de l'anxiété et du comportement.
Une autre étude datant de l'automne 2015 et initiée par le Medef et le Comité national olympique et sportif (Cnosf) souligne que « l'activité physique peut aussi représenter un levier de compétitivité pour l'entreprise ». Un employé sédentaire qui se met à pratiquer une activité sportive verrait ainsi sa productivité croître de 6 % à 9 %. En partant de ce constat, les intervenants de la conférence ont mis en avant l'importance d'accompagner les entreprises dans cette voie.
En effet, les clichés persistent. « La France est le pays de Descartes, donc on a du mal à convaincre que le sport est sérieux. L'esprit nous a construit, le corps est un autre sujet », philosophe ainsi Laurent Petrynka, président de la Fédération internationale du sport scolaire. Selon Sport et citoyenneté, « seulement 13 % des Français pratiquent du sport sur leur lieu de travail », un chiffre cependant supérieur à la moyenne européenne (5 %)
Philippe Dejardin, gériatre et médecin du sport, regrette que les TPE et les PME soient le plus souvent « exclues de cette tendance ». En cause ? Le coût des aménagements et le manque de place, entre autres. Et le médecin y tient : « 6 % de productivité gagnée dans le travail, c'est moins d'absentéisme et de consommation médicamenteuse. » Pour la plupart des intervenants, du CV avant l'embauche à la pratique une fois engagée, le sport doit être valorisé et encouragé. En plus de renforcer la cohésion des salariés, le sentiment d’appartenance à l’entreprise, il est bénéfique pour l'espérance de vie et diminue le risque de maladies chroniques.
Magali Tezenas du Montcel, déléguée générale de Sporsora, va plus loin : « Tout le monde a à y gagner. Il faut communiquer auprès des services ressources humaines des entreprises, car le sport peut en partie répondre aux grands enjeux auxquels ils sont confrontés : l'attractivité de l’entreprise, la conquéte des talents, l'engagement, le développement et la santé des collaborateurs... C'est un outil extrêmement puissant au service de l'entreprise. »